Pour cette saison, Perrine Raymond prend les commandes !
Elle est partie à Magny-Court dans la Nièvre découvrir la Gaec Roube Fayet.
Retour d’expérience …
Le maïs a été introduit dans les cultures du GAEC Roube Fayet pour arriver à l'autonomie alimentaire.
m3 a ainsi été choisi depuis 5 ans et les résultats sont plus que satisfaisants ! À découvrir dans ce reportage.
QUI SOMMES-NOUS
Je m’appelle Dimitri Fayet, j’ai 33 ans, je suis éleveur sélectionneur, passionné par les animaux et l’élevage depuis toujours.
Je suis issu d’une famille d’agriculteurs dans la Loire. Mes 2 grands-pères étaient agriculteurs, ainsi que mes oncles. Mes parents, quant à eux, n’étaient pas dans le milieu agricole.
Je n’avais pas d’exploitation familiale à reprendre, j’ai donc commencé en tant que salarié pendant 5 ans. Puis je me suis mis à mon compte en 2015 en m’associant à Michaël Roubet installé à Magny-Court depuis 1995.
En me mettant à mon compte, j’ai voulu pousser l’exercice plus loin en ayant des animaux toujours plus productifs et plus qualiteux. C’est aussi pour cela que nous nous sommes tournés vers les concours. Cela nous permet de promouvoir ce que nous faisons et obtenir la reconnaissance de notre travail. C’est aussi un lieu de rassemblement et d’échange.
NOS BÊTES
100 % charolaises.
Avec 235 vêlages, nous sortons 60 vaches de réformes / an.
40 sont engraissées au maïs et 20 autres aux concentrés (à la demande de certains bouchers)
Nous sommes également inscrits au « herdbook », notamment pour les concours, et avons donc un suivi génétique de nos bêtes.
NOS CULTURES
Nous avons un plateau de cultures de 42 ha.
En céréales nous faisons du blé (10 ha) et du maïs m3 de chez Pioneer (10 ha).
Nous avons également des méteils, sous couvert de prairie, que nous récoltons en enrubannage :
- Un premier méteil qui est un mélange de triticales, pois, vesce
- Un deuxième qui est composé de ray-grass et trèfles.
Au départ, nous n’avions pas forcément prévu de faire du maïs, mais celui-ci a été intégré pour des soucis de gains de temps et d’argent en remplaçant les concentrés extérieurs qui nous coûtaient trop.
VERS L’AUTONOMIE ALIMENTAIRE
Avec les années de sécheresse le plateau de 42 ha, que nous pensions d’abord vendre, a totalement été réorienté pour subvenir aux besoins de l’élevage.
Nous sommes donc passé l’hiver de :
Foin + complément (style tourteau) à > foin + enrubannage + maïs ensilage + minéraux en sceau (la seule provenance extérieure).
Nous n’avons ainsi plus besoin, ou presque, de concentrés.
Grâce à ce nouveau système, nous pouvons aujourd’hui distribuer les quantités à volonté, contrairement à l’époque où nous supplémentions. Cela permet également de rattraper en hiver les années de sécheresse qui sont très difficiles à vivre pour les animaux.
La preuve que nos choix ont été les bons sont les résultats ! En 5 ans, nous avons augmenté notre moyenne de poids/carcasse sur les vaches de 30 kg, avec une vache en moyenne au-dessus des 500 kg.
DANS LA RATION DE NOS VACHES
Sur les vaches allaitantes, 1 mois après vêlage elles ont 10 kg de maïs, 5/6 kg d’enrubannage de trèfles ou de ray-grass /trèfles et elles ont du foin à volonté.
Selon la richesse de l’enrubannage – qui change suivant les années – nous pouvons également leur donner un peu de correcteurs, mais nous ne dépassons jamais 1 kg par vache.
Dès que nous avons introduit le maïs m3 de chez Pioneer, nous avons vu des résultats !
Principalement une belle influence sur l’allaitement. Les vaches donnent beaucoup de lait et de qualité : les veaux sont plus frais et ont de très bonnes croissances. Nous avons ainsi gagné 150 g sur les mâles et 100 g sur les femelles sur leurs 4 premiers mois de vie.
Ce sont de jolis progrès !
Nous utilisons aussi un peu de maïs dans la ration d’hiver des reproducteurs de 12 à 15 mois. Ils ont ainsi 5 à 6 kg de maïs dans leur ration.
LES BÉNÉFICES
Les bénéfices sont multiples !
Tout d’abord un coût modéré et un réel gain économique. Cela nous permet également d’atteindre l’autonomie alimentaire et d’avoir une belle souplesse de récolte.
Pour notre silo d’automne, nous avons un gros silo pour l’hiver et nous modulons avec du maïs ensilage en bottes : nous pouvons ainsi ouvrir les bottes directement dans les râteliers pour une alimentation à volonté.
Nous arrivons également à mieux engraisser nos animaux malgré les périodes de sécheresse et faire en sorte qu’ils soient en pleine forme.
Nous avons même eu de tellement bonnes récoltes que nous avons pu vendre à nos voisins des bottes.
m3 dans LES CONTEXTES CLIMATIQUES
Malgré 2 années enchaînées aux conditions extrêmes :
2021, année très pluvieuse
2022, grande sécheresse
Nous avons toujours eu de très bonnes récoltes et ce sans système d’irrigation !
Nos objectifs de rendement sont les suivants :
40/45 tonnes brut/ha avec 85 000 pieds.
Cela nous permet d’avoir assez de matière mais pas trop de volume non plus et de beaux maïs.
A savoir aussi que nous faisons semer nos maïs, quant à la récolte nous nous organisons avec les voisins. Pour l’ensilage ce sont des entreprises extérieures qui viennent le réaliser ainsi que les bottes.
Nous planifions nos ensilages a minima 3 semaines avant pour que tout puisse s’organiser correctement avec les entreprises, d’où le grand intérêt de la souplesse de récolte du m3 !
LES HYBRIDES EN QUESTION
Nous avons introduit le maïs il y a 5 ans. Depuis le début nous avons utilisé du m3 que nous avions gagné lors qu’un concours. Les 2 doses tests ont été tellement convaincantes que nous avons acheté l’ensemble de notre maïs en m3 P8888 (denté-farineux).
Nous suivons assez ce qui nous est conseillé sur la partie culture car ce n’est pas le cœur de notre métier et puis nous sommes novices… 7 ans de maïs c’est jeune !
Nous avons même eu de tellement bonnes récoltes que nous avons pu vendre à nos voisins des bottes.
DATE DES SEMIS
Nous plantons toujours nos maïs derrière un ray-grass 6 mois. Il est impératif chez nous de planter avant le 1er mai car nous avons toujours quelques millimètres de pluie après le 1er mai qui aident à bien faire démarrer le maïs. L’expérience nous a prouvé que si nous ne nous inscrivons pas dans cette fenêtre de tir nous avons une baisse de rendement beaucoup trop importante.
Donc vers le 20 avril à la première journée de beau temps et ce quel que soit le stade du ray-grass, nous fauchons, nettoyons la parcelle, faisons nos enrubannages et semons le maïs.
Au niveau des dates de récolte cela dépend bien évidemment du temps.
L’année dernière, année très pluvieuse, nous avons récolté autour du 20 septembre.
Lorsque les années sont plutôt sèches, comme 2022, notre récolte se déroule entre le 20 août et le 1er septembre.
ITINÉRAIRE CULTURAL PARTICULIER :
Ray-grass 6 mois avant / laboure / fumier sur l’ensemble de la parcelle / puis semis.
NOS CHOIX DE SEMIS POUR L’ANNEE PROCHAINE
Nous allons très probablement nous orienter vers la nouveauté m3 P9731. C’est un nouvel hybride qui nous a été conseillé par notre référent Pioneer. Il semble avoir de très bons résultats tant en termes de rendement – il va presque concurrencer les maïs grain – qu’en terme de qualités nutritionnelles et digestives pour nos bêtes.
A suivre !
COMMENT S’ORGANISE LE TRAVAIL AU GAEC ROUBE FAYET
Nous sommes 2 associés et un salarié à mi-temps. Les parents de Mickael, même à la retraite, nous partagent leur expérience et nous donnent encore quelques coups de main notamment pour la surveillance des animaux. Nous essayons d’être le plus polyvalents possible, mais de manière générale Michaël s’occupe principalement du matériel (distribution de l’alimentation, pailleuse...) et moi du soin des petits veaux lors du pansage d’hiver. Pour la période de reproduction, il s’occupe des inséminations artificielles et nous faisons les vêlages ensemble.
En ce qui concerne la sélection, Michaël est connu dans le milieu, c’est donc lui qui s’en charge.
Enfin notre salarié s’occupe de toute la gestion du matériel à mes côtés. Nous travaillons ainsi jusqu’au samedi midi. Nous tâchons de conserver le samedi après-midi et le dimanche, dès 10h du matin nous sommes tranquilles.
En alternant, nous venons quand même faire un tour de surveillance le samedi soir et le dimanche soir. Dans ce planning déjà bien chargé nous avons à cœur de conserver un minimum de temps libre pour profiter de nos familles, enfants et amis. J’ai conservé un environnement familial et amical mixte, ce qui permet de garder une ouverture sur le monde extérieur et d’avoir des moments où nous ne parlons pas de la ferme. D’autant plus que ma compagne est elle-même agricultrice dans sa propre exploitation avec ses parents. Elle fait de la vente directe et a également des bovins.
Donc notre mot d’ordre lorsque nous nous retrouvons, assez inhabituel… parler de tout sauf de ce que nous avons fait de nos journées !